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 Ballons-Sondes et Radiosondage : généralités
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par Roland, F5ZV

Voir aussi : Ecoute d'une radiosonde - Lâcher d'une radiosonde - Liste des stations européennes - Les radiosondes, mais c'est très simple !Caractéristiques de l'atmosphère -

Sondage atmosphérique

  Pour établir des prévisions météorologiques, les spécialistes ont besoin de connaître l'état de l'atmosphère au jour le jour. Les mesures effectuées au niveau du sol ne suffisent pas, il est nécessaire de connaître la température de l'air, l'humidité relative ainsi que la direction et la force du vent à tous les niveaux compris entre la surface du sol et une altitude d'environ 16000m correspondant à la limite conventionnelle de 100 hectopascals pour englober à coup sûr la totalité de la troposphère. Ces informations peuvent être mesurées par des satellites, par des avions de ligne équipés d'instruments adéquats, par des LIDAR (sorte de radar utilisant un faisceau laser) ou SODAR (radar acoustique) mais on utilise surtout des ballons-sondes retransmettant par radio, donc en temps réel, les informations de pression, température et humidité relative de l'air (symbolisées par les lettres P, T et U).
  Voir aussi : Histoire des ballons-sondes de 1892 à 1939


Radiosonde

  Le ballon-sonde équipé d'un émetteur radio est désigné sous le terme de "radiosonde" ou simplement "RS" voire "sonde" dans ces pages. Il est constitué d'un ballon en latex gonflé à l'hélium (parfois à l'hydrogène pour réduire les coûts) auquel est suspendu un boîtier contenant un circuit électronique sur lequel sont branchés les capteurs (PTU) et fournissant le signal de modulation à un petit émetteur accordé sur 403 MHz environ (ou 1680MHz dans certains pays). Au sol, une station de réception/décodage capte le signal de l'émetteur et décode les informations transmises. La force et la direction du vent sont déduits du déplacement de la radiosonde, lequel peut être mesuré de plusieurs façons : GPS (de plus en plus) mais aussi LORAN-C, radar... Le fabricant finlandais VAISALA fournit environ la moitié des radiosondes lâchées dans le monde (voir par exemple la RS92-SGP, une radiosonde parmi les plus courantes).
  Le choix d'un type de radiosonde est déterminé principalement par les facteurs coût et performance. Les radiosondes équipées de récepteurs GPS sont plus précises pour la mesure des vents en altitude mais plus chères ; certains centres (Prague, Pratica di Mare, Milano...) utilisaient en 2013 des RS92-KL (positionnement par Loran-C) en général mais choisissent la RS92-SGP en cas de besoin de mesures plus précises pour la vitesse et la direction du vent, lorsque la précision du positionnement par Loran-C est insuffisante. Fin 2015,pratiquement toutes les radiosondes utilisées sont équipées de récepteurs GPS.

Radiosondage

  Les mesures effectuées à l'aide d'une radiosonde concernent un lieu et un moment donné. Pour être plus facilement exploités, les radiosondages effectués dans le monde entier sont plus ou moins synchronisés. Ils ont lieu en fait vers 00h et 12h TU (on dit également 0000Z ou 1200Z ou encore 12UTC). Toutefois, certaines stations effectuent des radiosondages à 06h et 18h également, surtout en cas de changement de temps rapide. Voir l'écoute des radiosondes.
  Plus de 850 radiosondages sont effectués au moins deux fois par jour dans le monde entier. La répartition des centres de radiosondages n'est pas régulière sur la surface du globe et les pays développés de l'hémisphère nord (82% des lieux de radiosondage) sont mieux couverts que les déserts et océans de l'hémisphère sud (18%). 820 de ces sondages sont effectués par des stations fixes et une trentaine le sont à partir de bateaux comme par exemple des cargos sur des lignes régulières (Porte-conteneurs de la CMA-CGM dans l'Océan Atlantique, par exemple, voir la page : Les radiosondages en mer - ASAP).
  Les radiosondages sont effectués principalement par les services de météorologie mais il arrive de temps en temps d'entendre des radiosondes lâchées par :
- Centres d'essais de l'armement (tests de missile, de munitions, validations de systèmes de radiosondage...)
- Missions scientifiques, services de surveillance de l'atmosphère (mesures d'ozone, de radioactivité...)
- Campagnes particulières pour l'étude de la climatologie ou la météorologie régionale
- Unités d'artillerie avant les tirs.
- Centres de formation au radiosondage (météo, militaires, fabricants de radiosondes...)
- Porte-conteneur à terre pour tests après opération de maintenance semble t-il.
Dans l'avenir, il semble que le nombre de stations situées sur les continents ira en diminuant au profit des sondages effectués sur les océans. Les lâchers manuels seront remplacés progressivement par des stations automatiques.
Le coût d'un radiosondage est de l'ordre de 300 euros. Une radiosonde courante vaut entre 100 euros et 200 euros selon la marque et les quantités commandées. Mais c'est le coût de l'hélium qui représente la part d'économie la plus facile à réaliser s'il était remplacé par de l'hydrogène bien moins coûteux. Météo-Suisse, par exemple, a choisi ce gaz qui est à la fois très bon marché par rapport à l'hélium, facilement renouvelable et plus efficace à cause de sa densité plus faible. Les risques liés à sa nature inflammable sont parfaitement maîtrisés par des installations conformes aux règles d'utilisation de ce gaz. L'hélium est un gaz aux propriétés exceptionnelles et non renouvelable ; il est facile d'imaginer des problèmes d'approvisionnement dans un futur proche. En 2015, le retour en grâce de l'hydrogène semble se dessiner. Certains lanceurs automatiques de Météo-France utilisent de nouveau l'hydrogène.
Voir Les enveloppes de ballons-sondes
Par mesure d'économie, et parce que d'autres moyens (radar profileur de vents, RASS...) complètent en altitude, au moins partiellement, les mesures effectuées au sol, certains centres de radiosondage ont réduit leurs lâchers à un seul par jour ou bien effectuent leurs sondages en fonction des besoins.

Centres de radiosondage proches de France, Belgique et Suisse

Ces pages ne s'adressent pas seulement aux amateurs francophones de Belgique, France et Suisse ; elles tentent de rassembler le maximum d'informations pouvant intéresser un chasseur de radiosonde qu'il soit situé à Liège, Bayonne ou Neuchâtel mais aussi à tous les chasseurs européens. Pour les francophones, voir la liste des stations de radiosondage et pour la plus grande partie de l'Europe, consulter la Liste des stations européennes. Les chasseurs germanophones disposent d'une version du site (déjà bien étoffée) traduite en allemand par Walter DJ9VF et ceux qui parlent l'espagnol ont la leur, traduite par Maxi, EA5CV. Depuis l'automne 2009, Aki, IZ0MVN a entrepris la traduction-adaptation d'une grande partie du site, la version italienne est de plus en plus visitée.

Position du point de chute

Compte tenu de la direction des vents dominants dans l'Ouest de l'Europe, les radiosondes retombent statistiquement le plus souvent à l'est du centre de radiosondage.
La distance moyenne séparant le centre de radiosondage du point de chute des RS est de l'ordre de 100 km mais peut dépasser 300 km. Le 07/12/2011 une M10 de Trappes, poussée par des vents exceptionnels, est retombée près de Zurich (HB) après un vol de plus de 500km.
La carte ci-dessous à gauche, établie à l'aide des statistiques du tableau de chasse, montre les points de chutes estimés des RS lâchées par le centre de Trappes et retrouvées. Le rayon du cercle est de 200 km. La répartition des points de chute est très peu dépendante de la saison, du moins en Europe de l'Ouest.
Celle de droite représente l'ensemble des chemins pris par les radiosondes de Bordeaux de mi-juin à mi-juillet 2013 et décodées par Bertrand F5IHP. Le rayon du cercle est cette fois de 100km
Voir : prévision de trajectoire.
Il faut noter que ces figures représentent l'action de l'ensemble des vents depuis la surface du sol jusqu'à l'altitude d'éclatement et non seulement les vents au sol.
 
 Radiosondes de Trappes    Radiosondes de Bordeaux




Dropsondes

La dropsonde est un appareil similaire à une radiosonde bien que de conception mécanique très différente. Alors que la radiosonde effectue ses mesures en montant, emportée par un ballon, la dropsonde travaille pendant sa descente freinée par un parachute. Elle est larguée par un avion à haute altitude ou par un ballon libre (ballon-driftsonde) ou dirigeable, au dessus de la zone à étudier. Le coût d'un sondage par dropsonde est directement lié à celui du vol de l'avion, il est par conséquent très élevé et réservé à l'étude et à la surveillance de phénomènes météo très particuliers : cyclones et typhons, développement des orages, microclimats, éruptions volcaniques...
Un même avion peut larguer et recueillir les données de plusieurs dropsondes larguées avec un intervalle de temps réduit et dans un périmètre inaccessible depuis le sol.
Le parachute spécial est conçu pour résister à l'énorme force exercée par l'air au moment de l'éjection de la carlingue de l'avion. Le dessin ci-contre représente une dropsonde Vaisala RD93.
Une université allemande, le KIT (Karlsruhe Institut of Technologie) a conçu un dispositif permettant de larguer un groupe de radiosondes dans un perimètre limité pour étudier les phénomènes météorologiques très localisés comme les orages, les tornades... Voir la page sur la dropsonde KITsonde.